Personne ne conteste la légitimité de l’aspiration des retraités à profiter d’une retraite méritée après plus de 40 ans de travail et de cotisations sociales. Mais dans les actes de nos gouvernants et dans les médias dominants, il en est tout autrement.
Avec le vieillissement de la population, les retraités constitueraient une charge pour la société. Rappelons que le travail des générations de salariés, aujourd’hui retraités, a permis de multiplier par 20 la production de richesses en France, entre 1970 et 2020. Et ils ne sont en rien responsables de la désindustrialisation du pays, des délocalisations, de l’explosion du chômage et de la précarité, de l’aggravation des inégalités et de la pauvreté.
Ce sont les faveurs accordées aux actionnaires, au détriment de l’emploi et des investissements, qui en sont responsables. Elles se sont, de plus, accompagnées d’exonérations de cotisations patronales qui réduisent les ressources de la Sécurité sociale et les capacités de financement des retraites.
Avec la pandémie, la volonté de culpabiliser les retraités a atteint des sommets. Ils devraient accepter de renoncer à leur revendication de vivre dignement leur retraite, alors qu’ils sont les principales victimes du démantèlement du système de santé et de la crise sanitaire et économique.
Le pouvoir d’achat des retraités se dégrade d’année en année. Hausse de la CSG, gel des pensions et des complémentaires, non revalorisation des pensions en fonction du coût de la vie : en 12 ans, les prix ont augmenté de 13% et les pensions nettes seulement de 8,60%. Le niveau de vie médian des retraités a diminué de près de 2% entre 2017 et 2018, tandis que les dividendes des actionnaires ont augmenté de 60% en 2018 ! La France compte un million de retraités pauvres, alors que la fortune des 0,1% de Français les plus aisés a augmenté d’un quart depuis 2017.
Les retraités participent de plus en plus nombreux et bénévolement à l’activité du pays, compensant souvent les carences de l’État. Leur contribution à la production de richesses a été évaluée à 8% du PIB. Ils assurent 52% de la consommation, ce n’est pas le moment de réduire leur pouvoir d’achat !
L’UCR-CGT a pris l’initiative de solliciter les autres organisations de retraités pour rassembler les retraités sur la défense de leur pouvoir d’achat. Sept organisations sont désormais engagées dans une campagne de signatures d’une carte-pétition exigeant 100€ tout de suite, l’indexation des pensions sur l'évolution du salaire moyen, l’accès à la santé pour tous, la prise en charge de la perte d’autonomie à 100% dans la branche maladie de la Sécurité sociale. Des revendications urgentes, justes et utiles pour les retraités et le pays.
Pascal Santoni
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis