Du beau, du grand, du dangereux, des abandons pathétiques, un sauvetage à chambouler les têtes et, pour cette fois, l’empreinte des femmes qui savent associer la force et le charme, donnant ainsi au monde un spectacle humain à faire sortir Neptune de ses eaux.
Celles et ceux qui ont suivi la course partagent une intensité à la mesure des caprices de la nature et de la capacité de résistance des marins et, désormais des femmes à la barre. C’est plus qu’un événement quand on sait que près d’un Français sur deux (49%) compte suivre la course. C’est mieux que le Tour de France cycliste ou Roland-Garros. Depuis 1989, date de la 1re course, le nombre de participants est passé de 13, sans aucune femme, à 35, dont 6 femmes, avec 11 nationalités représentées au lieu de 3.
Au début, les skippers partaient et on ne les retrouvait qu’à la fin, pour ceux qui allaient au bout, sans aucune nouvelle. Aujourd’hui, on a l’impression qu’ils vivent chez nous et partagent notre petit-déjeuner ou l’inverse. Derrière cette impression quotidienne, des centaines de travailleurs de l’excellence marine sont mobilisés en permanence pour mettre en musique la performance, le soutien logistique et la communication dans ce qui constitue la plus difficile course en solitaire autour du monde.
Dans ce bouillonnement des mers du Sud, on ne résiste pas au témoignage poignant d’Anne Le Cam, épouse de celui qu’on appelle le « Roi Jean » qui nous fait son « Clac clac clac » quotidien avec sa caméra, entre deux tempêtes. Il en dit long sur la pression de cette course : « Les drames humains sont au coin de la rue. Jean me raconte souvent un planté qu'il a réalisé à 20 nœuds seulement. Il a vu son fauteuil arraché, le cockpit du bateau en vrac et aurait pu se blesser gravement. Que se passera-t-il à 30 ou 40 nœuds ? Le bateau résistera peut-être, mais dans quel état sera le skipper ? (…) Un tour du monde n'est pas un laboratoire, il y a des épreuves faites pour cela, certainement pas le Vendée Globe », rapporte-t-elle à la revue Bateaux.
Le sauvetage spectaculaire de Kevin Escoffier par Jean Le Cam en est la preuve, heureusement vivante…
Yvon Huet
Photo de Une : Isabelle Joschke / Voile MACSF
Le 9 janvier, Isabelle Joschke est obligée d’abandonner après avoir passé le cap Horn. Jean Le Cam la félicite pour son courage et lui dit : « tu as gagné ton Vendée Globe ».
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis