Qu’il s’agisse du fioul pour le chauffage, du gaz pour la cuisine, du carburant pour la voiture ou des produits alimentaires, la hausse des prix, amplifiée par la guerre en Ukraine, va encore réduire notre pouvoir d’achat. Les revendications de l’UCR-CGT sont donc toujours d’actualité.
Cet article a été rédigé pendant que se tenait à Versailles un « sommet informel » des 27 pays membres de l’Union européenne. Officiellement, il s’agissait de sanctionner économiquement la Russie et de moins dépendre de son pétrole et de son gaz. Mais les divergences étaient fortes entre les 27 en fonction de leur degré de dépendance. Du coup, des sanctions symboliques ont été prises pour punir Vladimir Poutine. Mais comme beaucoup de pays membres de l’Union européenne ne peuvent pas se passer du gaz et du pétrole en provenance de Russie, le principal résultat de cette rencontre aura été d’entretenir la spéculation dans les salles de marché.
Avant même cette rencontre, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, avait déclaré devant la presse : « J’entends parfaitement ceux qui me disent qu’il faut refaire un deuxième "quoiqu’il en coûte", mais je leur dis non ». Puis, le premier Ministre a annoncé une ristourne de 15 centimes dans les stations-service sur le prix des carburants du 1er avril au 31 juillet. Mais l’augmentation de la TVA sur un pétrole en hausse constante fera rentrer plus d’argent dans les caisses de l’État qu’il n’en sortira.
De son côté, le Président Macron, candidat pour un second mandat à l’Élysée, a fait dire par le porte-parole du gouvernement qu’il entendait faire passer l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans, s’il est réélu.
C’est donc le retour aux années Giscard. Selon les derniers chiffres officiellement disponibles, la pension mensuelle moyenne de retraite en France était de 1 432 € bruts en 2019. Mais celle des nouveaux retraités n’était que de 1 401 € bruts, du fait notamment de la précarité de l’emploi consécutive aux délocalisations d’activités dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre.
Les conséquences de la guerre sur notre pouvoir d’achat porteront aussi sur l’alimentation, comme en témoigne déjà l’augmentation du prix du blé, des graines à huile et bien d’autres produits. L’exigence immédiate d’une revalorisation de 300 € des pensions de retraite portée par l’UCR-CGT ne sera pas oubliée par les militants.
Rappelons que les pensions versées par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) n’ont augmenté que de 1,1 % en janvier 2022, après seulement 0,4 % en 2021, tandis que l’augmentation de la CSG, suite à l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée, a amputé les pensions nettes de 1,83 %. Rappelons aussi que les retraites complémentaires ont longtemps été bloquées avant d’augmenter de seulement 1 % en novembre 2021. L’inflation va durer dans les prochains mois et elle enrichira les spéculateurs. La Banque de France prévoit déjà une augmentation moyenne des prix comprise entre 3,7 % et 4,4 % pour l’année 2022. C’est trois à quatre fois plus que l’augmentation des pensions de base payées par la Cnav en ce début d’année.
Gérard Le Puill
En France, la tonne de blé tendre rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 255 € le 8 février dernier. Le 2 mars, suite à l’invasion de l’armée russe en Ukraine, elle cotait 332 €. Le 7 mars, elle atteignait 407 €. À titre de comparaison, son prix était de 220 € en mars 2021 et de 170 € en mars 2020. Entre le 22 février et le 7 mars, le prix de la tonne de maïs pour nourrir les porcs et les volailles est passé de 245 € à 361 € alors qu’il était de 210 € en mars 2021 et de 170 € en mars 2020.
Ces hausses récentes résultent de la spéculation sur les marchés à terme. Il en va de même pour les carburants. Le prix moyen du litre de gazole était de 1,88 € la première semaine de mars, contre 1,30 € un an plus tôt. L’essence sans plomb 95 était vendue 1,89 € le litre contre 1,51 € en mars 2021.
Depuis l’entrée de l’armée russe sur le territoire ukrainien, la double attitude des pays européens comme des États-Unis consiste à prendre des sanctions financières contre la Russie et à fournir des munitions à l’Ukraine, tout en se gardant d’intervenir directement sur les champs de bataille.
En France, cette invasion est utilisée par le Président Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Éric Zemmour pour préconiser une augmentation sensible du budget des armées. Ce dernier est de 40,9 milliards d’euros en 2022 et passerait à 50 milliards en 2025 à raison d’une progression de 3 milliards par an, promet l’actuel chef de l’État, s’il est réélu le mois prochain. Marine Le Pen veut le porter à 55 milliards par an d’ici 2027. Valérie Pécresse cite le chiffre de 65 milliards annuels en 2030, tandis qu’Éric Zemmour promet d’y consacrer 70 milliards à la même date.
En France, comme dans d’autres pays, cet argent investi pour produire des bombes et pour augmenter les effectifs de l’armée de métier manquera pour assurer la protection sociale et pour investir dans des processus de production faiblement émetteurs de CO2, afin que les générations futures ne soient pas trop impactées par le réchauffement climatique.
Photo de Une source : Paris-Normandie.fr
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