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LA COURSE AUX PROFITS ÉPUISE LA PLANÈTE

En France et dans l’Union européenne, la lutte contre le réchauffement climatique n’est pas la priorité des gouvernements. Elle est même sacrifiée, au nom de la course aux profits, via un recours accru aux énergies fossiles.

L’année 2022 a été marquée par de fortes et coûteuses perturbations climatiques : périodes de sécheresse, inondations, feux de forêt. Les conséquences négatives du réchauffement planétaire s’amplifient chaque année. Au moment où vous ouvrez ce numéro de Vie nouvelle, les conclusions de la récente Cop 27 sur le climat en Égypte sont connues et l’évolution actuelle de l’économie capitaliste mondialisée n’incite pas à l’optimiste.

À Paris, en décembre 2015, le texte adopté par les 195 nations participant à la Cop 21 donnait pour objectif de ne pas dépasser la température moyenne du globe de + 2°C d’ici 2100 par rapport à celle du début de l’ère industrielle. Il était même question de la contenir à + 1,5°C. Mais ce chiffre risque d’être atteint dès 2030 !

Suite à la publication du dernier rapport du Giec au printemps dernier, quatre associations, dont European Climate Foundation, pronostiquaient un réchauffement moyen de + 3°C d’ici 2100.

Neutralité carbone…

Pour rester sous la barre de + 1,5°C, il faudrait réduire les émissions annuelles de 48 % d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette neutralité suppose que l’on stocke autant de tonnes de gaz à effet de serre dans les océans, les sols et la végétation que les quantités émises par les activités économiques, commerciales et de loisirs.

Les membres de la Commission européenne et les gouvernements des 27 pays membres de l’Union proclament que la neutralité carbone demeure leur objectif pour 2050. Mais 2022 est l’année de la relance des centrales à charbon dans une majorité de pays européens pour produire de l’électricité. S’y ajoutent les importations de gaz de schiste, afin de se passer du gaz russe. Sont aussi relancées les productions d’éthanol tirées de la betterave, du maïs, voire du blé.

On produit du diester pour les moteurs diesel en triturant des graines de colza et de tournesol. La méthanisation des effluents d’élevage pour produire du gaz que l’on transforme en électricité est également relancée. On augmente le rendement en jetant du maïs d’ensilage dans la fosse à purin ! La culture de ces énergies « vertes » entre en concurrence avec les productions alimentaires et fait grimper le prix de la nourriture. Celui du blé a augmenté de 60 % entre l’automne 2020 et l’automne 2022.

… un combat planétaire

En France, environ 31 % des émissions de gaz à effet de serre sont imputables aux transports, essentiellement routiers. 20% sont émis par les bâtiments résidentiels et tertiaires. La part de l’agriculture est de 19 %, comme celle de l’industrie. Mais le bilan industriel est tronqué par quatre décennies de délocalisations de productions dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre. Le traitement des déchets émet 3 % de nos émissions de CO2 et la production électrique moins de 10 %. Dans ce secteur, les centrales nucléaires et les barrages ont permis à la France de produire plus de 90 % de son électricité sans CO2 depuis des décennies. Ce bilan se détériore actuellement du fait d’un manque d’entretien des centrales, suite à des décisions politiciennes incohérentes prises par plusieurs gouvernements.

En France, pour s’approcher de la neutralité carbone d’ici 2050, il faudra construire de nouvelles centrales nucléaires, développer certaines énergies renouvelables, comme les panneaux solaires sur les toits, les parkings, voire sur des terres agricoles quand leur pose demeure compatible avec une production au sol. Il faudra réduire la circulation sur route et dans les airs au profit du rail. Notre pays émet sur son sol 1 % des émissions mondiales de CO2 pour environ 1 % de la population. Comme dans la légende du colibri face à l’incendie de forêt, la France doit donc faire sa part de travail dans ce combat planétaire. Car le réchauffement climatique prépare une vie incertaine pour nos petits-enfants et leurs descendants bien avant la fin du siècle en cours.

Gérard Le Puill


Sobriété mal ordonnée

Cet été, l’arrosage des jardinets nous était interdit dans de nombreuses communes quand celui des terrains de golf était permis. À l’automne, il nous faut carburer aux ampoules Led, porter des cols roulés, voire pisser sous la douche quand d’autres abusent de jets privés au lieu d’utiliser des TGV. Forcément, ces « deux poids, deux mesures », ça fâche.

« Criminels climatiques » : la banderole, déployée le 23 septembre au Bourget, par les militants d’Attac France et d’Extinction Rebellion, atteste d’une colère qui monte. Il faut dire que ça consomme sacrément, un jet. Réseau action climat signale qu’un trajet en jet privé émet 10 fois plus de CO2 qu’un vol commercial qui pollue déjà beaucoup. Au-delà de la polémique, on sait que plus on palpe, plus on « carbone ». Lucas Chancel, codirecteur du Laboratoire sur les inégalités mondiales le rappelait dans Le Monde du 18 août : « la moitié la plus pauvre des Français émet en moyenne 5 tonnes par personne et par an. Soit à peu près deux fois moins que la moyenne générale de la population. Quant aux 10 % les plus aisés, ils émettent 25 tonnes par habitant. Soit cinq fois plus que la moitié la plus pauvre ». Tout le monde doit faire des efforts mais certains plus que d’autres, quand-même…


 

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