Après le 19 janvier, une nouvelle fois, la mobilisation du 31 janvier contre la réforme
des retraites du Gouvernement Macron est démonstrative d’un rapport de forces rarement atteint dans notre pays. Cela démontre les refus de cette réforme de la part de l’ensemble des organisations syndicales et de plus de 75 % des français, dont une majorité de retraités.

Ce sont plus de 2,5 millions de salariés, actifs, jeunes et retraités, qui se sont mobilisés par la grève et les manifestations sur l’ensemble du territoire.
Face à cette situation, le président de la République, le Gouvernement, les élus de la majorité et leurs amis réactionnaires s’arc-boutent sur le fait que le départ à la retraite à 64 ans n’est pas négociable. Circulez, il n’y a rien à voir ! Pour tenir cette position, avec l’aide de nombreux médias, le pouvoir manie le mensonge et l’intimidation pour tenter de diviser, de stigmatiser les retraités afin de les opposer au reste de la population.

Au-delà de cette vision insupportable du monde des retraités, traités d’égoïstes et de nantis, la campagne médiatique tourne le dos à la réalité de leurs conditions de vie et à  leur investissement dans la société. Leur contribution économique, sociale et citoyenne n’est plus à démontrer. Ils sont un des piliers indispensables de notre société et loin du cliché du retraité qui ne penserait qu’à ces prochaines vacances !

Les retraités fortement mobilisés contre la réforme. Pourquoi ?

• À chaque réforme de la retraite, le niveau de pension a diminué. Par exemple : passage des 10 aux 25 meilleures années pour le privé, mise en place de la CSG, la décote pour le service public, l’allongement du nombre de trimestres ;

• Les conditions de vie ne cessent de se dégrader. Ces 20 dernières années, plus de 2 mois de pension par an ont été volés aux retraités ;

• La Sécurité sociale et le système de santé délabrés, ne permettent plus, à de nombreux retraités de se soigner correctement ;

• Les services publics de proximité sont dégradés, voire fermés !

• Pour les femmes, c’est la totale ! Les réformes successives les ont particulièrement pénalisées :

• 2003 : diminution des droits pour enfants dans la fonction publique ;
• 2010 : report de l’âge de la retraite et la décote, 19 % des femmes sont obligées d’attendre 67 ans pour partir ;
• 2014 : augmentation du nombre d’annuités, 40 % des femmes ont une carrière incomplète ;

Résultat : les femmes touchent une pension de droit direct inférieure de 40 % à celle des hommes ;

• Des retraités soutiennent finan-cièrement leur famille, sont aidants familiaux, ont des parents en Ehpad, des enfants au chômage. Ils s’occupent des petits-enfants qui n’ont pas de place en crèche et/ou en dehors des temps scolaires. Autant de sujets qui voient une intervention active de leur part, au détriment
de leur vie de retraité.

• Les retraités sont impliqués dans la vie associative : Secours Populaire, Les Restos du Cœur, associations sportives et culturelles, etc. Des associations où les retraités s’investissent pour être utiles à la société et, de ce fait, pallient aux graves défaillances de l’État.

• Un grand nombre de retraités ne peuvent accéder à une activité culturelle ou sportive, compte tenu de la baisse de leurs revenus.

• Ils s’impliquent aussi de manière importante syndicalement ou politi-quement sur leurs lieux de vie.

• L’ensemble de leurs engagements représente des milliards d’heures de travail gratuit que les pouvoirs publics économisent et n’investissent pas dans les Services publics.

Alors, oui, Monsieur Macron, les retraités ne sont ni égoïstes, ni nantis.

Pour une retraite digne, en bonne santé, ils exigent :
• le retrait immédiat de votre néfaste réforme des retraites,
• l’augmentation des pensions de base et complémentaires, pas une pension inférieure au Smic à 2 000 euros bruts et l’égalité salariale Femmes/Hommes,
• une Sécurité sociale intégrale,
• des services publics de proximité,
• un bulletin de pension papier ou dématérialisé, tous les mois.

Le 7 février et le 11 février,
les retraités, déterminés et unis,
ne lâchent rien !
Ils appellent à participer massivement
et à maintenir le rapport de forces.