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CHRISTINA ROSMINI ÉCRIT, JOUE, CHANTE, DANSE POUR NOTRE PLAISIR

Cette femme revendique d’être de tous les rivages de la méditerranée… Elle l’écrit, le joue, le chante, le danse. C’est une sorte de kaléidoscope dont les multiples facettes inventent des images aussi belles qu’inattendues. D’abord petit rat dans les ballets de Roland Petit, elle a ensuite côtoyé Georges Moustaki, Paco Ibáñez, Étienne Roda Gil… Et ses engagements attestent que - pour elle - il n’y a aucune contradiction entre humanisme et spiritualité.

Votre parcours créatif zigzague entre luttes sociales, antiracisme, féminisme… Le devez-vous à votre éducation, à vos origines ou à un vécu personnel… ?

J’ai envie de vous répondre : « Les 3 mon capitaine ! » J’ai poussé dans un terreau politisé. Chez moi, mes parents, engagés comme on dit, parlaient de la misère du monde. Et la condamnaient. Avec eux, je ne manquais pas un défilé contre le racisme, pour la justice sociale, les libertés ou la paix…

À l’instar de la chanson de Maxime Le Forestier, je m’interroge : Quelle personne aurais-je été, si j’étais née et avais poussé dans une autre terre ? On dit, par ailleurs, de moi que j’étais une enfant d’une sensibilité extrême, que je pleurais en regardant le journal télévisé. Aujourd’hui, je n’arrive toujours pas à être indifférente à la façon dont tourne ce monde où l’aspiration la plus modeste et légitime du plus grand nombre se heurte à l’étalage de luxes indécents de quelques-uns.

Je crois aussi que les expériences personnelles de chacun de nous, la diversité des gens qu’elles nous conduisent à côtoyer, sont un apport irremplaçable. Elles l’ont été pour moi. Et je suis, évidemment, profondément imprégnée de l’origine immigrée de mes grands-parents partis de leur pays, tout simplement parce qu’ils avaient faim. Ils avaient besoin de trouver un autre pays auquel ils tenaient en retour à apporter leurs bras, en échange de quoi ils recevraient les moyens de vivre et d’élever leurs enfants.

Donner pour recevoir, c’est ça aussi la dignité des immigrés. Et les immigrés d’aujourd’hui sont tout aussi dignes que ceux d’hier !

C’est le même zigzag en ce qui concerne votre parcours artistique : le plus souvent chanteuse, mais aussi comédienne, danseuse… et vous composez aussi. Est-ce un choix ou le hasard des rencontres ? Et que vous apporte une telle palette de modes d’expression ?

Il n’y a qu’en France que la pratique concomitante de plusieurs disciplines artistiques étonne. Partout ailleurs, c’est la norme, presque banale ou évidente. Dans ce pays, si l’on est touche-à-tout, c’est qu’on serait bon à rien. Petite fille, je voulais danser. Mais aussi faire de la musique. Danse et musique sont pourtant des « matériaux » d’expression complémentaire. Pour moi, lorsque je chante, il y a un peu de la danseuse dans le jeu de scène et un peu de la comédienne pour « dire » ma chanson.

Une question me taraude. Vous êtes une personne les pieds bien ancrés dans le réel social. La nécessité de la mise en mouvement du collectif transpire de vos créations… Et ne voilà-t-il pas que vous menez un engagement auprès de Mahatma Amma, cette personne qui - vue de l’extérieur - semble considérer qu’elle va changer le monde en prenant chacun, quelques secondes, dans ses bras généreux. Je suis caricatural, mais expliquez-moi.

Je considère que la spiritualité relève du domaine de l’intime. C’est une expérience singulière, comme l’amour d’ailleurs, difficile à expliquer, à partager. Mais je vais essayer de vous répondre sur la question de cet apparent paradoxe entre engagement politique et lien à ce personnage inspirant.

J’ai eu, et j’ai, de grandes discussions avec mon militant de père « anticlérical fanatique », comme chantait Brassens, au sujet de mon chemin auprès d’elle et des formes de son engagement. Cela fait 25 ans que je chante pour elle à travers le monde, par plaisir, bien sûr, mais également pour soutenir son action. Car il faut aussi savoir qu’au-delà des rassemblements que vous évoquez, elle met surtout sa célébrité au service d’actions humanitaires très concrètes qui n’ont rien à envier à ce que font bien des ONG connues et reconnues.

Qu’on adhère ou pas, je le comprends. Mais connaît-on beaucoup de gens qui font autant qu’elle pour celles et ceux qui les entourent, celles et ceux qui souffrent ou encore pour encourager l’empathie et l’entraide ? Il n’y a, pour moi, aucune contradiction entre « humanisme » et « spiritualité ». Et elle est avant tout une humaniste !

Propos recueillis par Pierre Corneloup

« Inti, Chanson de tous les Suds », reflet de son dernier album. Inti est le dieu du soleil chez les incas. Cet album rassemble un patchwork de causes humaines à faire connaître, dénoncer et combattre, telles que la survie des amérindiens, la mort des migrants en méditerranée… sur fond de réchauffement de la planète.

À écouter et aller voir :

Les 12 octobre, 9 novembre, 12 décembre, à Marseille au théâtre de l’Œuvre ; les 18 octobre, 22 et 29 novembre et 13 décembre, à Paris au Théâtre des Déchargeurs.

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