Avec le vieillissement confirmé de la population et l’importance du nombre de retraité(e)s dans notre pays, est apparu le concept de Silver Économy. Le nom, inspiré de la Silicon Valley, veut marquer le lien entre les applications numériques et la réponse aux besoins des personnes âgées.

L'économie du vieillissement

Jean Pierre Grenon, qui anime l’espace « Enjeux de société » au sein de l’UCR, préfère parler plus simplement d'économie du vieillissement. Encore qu'il ne partage pas cette façon de segmenter l'économie. « Il y aurait une économie du vieillissement, pourquoi pas alors une économie de la jeunesse ou des actifs ? » dit-il. « J'ai toujours pensé que les retraité(e)s concourent à l'ensemble de l'économie de la France. Ils épargnent certes, mais c'est pour assurer leurs vieux jours et cela coûte cher. Ils consomment dans tous les domaines, particulièrement en matière de soins mais aussi par solidarité familiale ou associative » affirme Jean-Pierre.

Cerner les besoins pour évaluer les réponses du marché

Mais en quoi la Silver Économy est-elle une réponse aux besoins des retraité(e)s ?
L'UCR a très tôt investi le dossier. Jean-Pierre Grenon précise qu'il a hérité du travail initié par Annie Bertel au sein de l'espace « Enjeux de société » de l'UCR. Elle avait confié une étude à l’université de Grenoble sur le vieillissement de la société française et la place des retraité(e)s. Une coopération s'est ainsi établie entre des chercheurs, les fédérations CGT de la métallurgie et de la santé et de l'action sociale. Il s'agissait de cerner avec plus de précision en quoi les nouvelles technologies et leurs applications répondaient aux besoins et aux attentes des personnes âgées. C'est le premier objectif que s'est fixé l'espace « Enjeux de société » qui propose de vérifier que les technologies mises sur le marché correspondent à des besoins réels en instituant un label indépendant de qualité.

Prévenir l'aggravation des inégalités

Le risque existe en effet que l'obsession du profit à court terme et la rentabilité priment sur l'intérêt des personnes âgées et de celles et ceux qui les accompagnent. Exemple. « En discutant avec des infirmières et des assistantes sociales, nous avons constaté que si les technologies répondaient à des besoins réels, elles étaient prétexte à une remise en cause des statuts, des métiers et de l'emploi de ces personnels et généraient des formes de déshumanisations des soins », indique Jean-Pierre Grenon.

Protéger les personnes âgées

Une autre préoccupation de la Cgt est de protéger les personnes âgées des sollicitations agressives et parfois frauduleuses de la part de sociétés de services.
Enfin troisième objectif, faire prendre conscience qu'il y a un risque d'aggravation des inégalités entre ceux qui pourront disposer de ces technologies et les autres. « Nous allons donc continuer à travailler à l'élaboration d'une plateforme revendicative de la Cgt que nous présenterons vraisemblablement en 2016 » conclut Jean-Pierre Grenon. À suivre donc.

L'intégralité de l'entretien avec Jean-Pierre Grenon

Mardi 13 octobre la CGT tient ses prémières assises de la Silver Economy. Nous reviendrons sur cet important dossier.