2015 est une année anniversaire pour notre Sécurité sociale mise en place en 1945 par Ambroise Croizat, alors ministre du travail. Ce système unique de protection sociale ne cesse d’être remis en cause. Les luttes perdurent pour son adaptation à notre société.
Une aspiration au progrès social marque de son empreinte le programme du Conseil national de la Résistance (CNR), à la fin de la seconde guerre mondiale, qui prévoit « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail avec gestion appartenant aux représentants des assurés et de l’État ». Les conseils d’administration sont composés principalement par les représentants des assurés sociaux.
Les élections ont lieu en avril 1947. Élément de la refondation économique et sociale de l’après-guerre, le concept de sécurité sociale, fondé sur le droit et la solidarité, s’intègre dans la vision d’une société où l’emploi et le travail doivent permettre au travailleur de s’ouvrir des droits par les richesses qu’il produit. Le programme du CNR veut instituer un modèle universel de sécurité sociale pour « tous les citoyens » et non pour « tous les travailleurs ».
Ce système unique ne verra pas le jour. Le régime général des travailleurs va cohabiter avec des régimes spéciaux et particuliers et la Mutualité sociale agricole. Des régimes de non-salariés apparaissent dès l’après-guerre (travailleurs indépendants et professions libérales). Le régime général est complété par des régimes conventionnels (retraite complémentaire avec l’Agirc (1947), l’Arrco (1957), assurance chômage avec l’Unedic (1958), de prévoyance, de retraite supplémentaire. Malgré tout, l’objectif d’universalité est globalement atteint pour les allocations familiales (1978), la santé avec la CMU (1990).
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis