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La vengeance par le rire

N‘avez-vous jamais eu envie, en écoutant ou lisant la chronique d’un des zélateurs de l’ultralibéralisme vantant les mérites de la déréglementation du travail, de l’envoyer, d’un coup de baguette magique, sur la chaîne de montage d’une usine ?

Vous l’avez rêvé… « La brigade du rire », nouveau roman de Gérard Mordillat, l’a fait ! 

On connaît la détestation de l’auteur pour ce système capitaliste qui met le profit au centre de ses préoccupations, qui creuse dans le monde entier, des inégalités de plus en plus profondes, qui presse la planète et les humains comme des citrons jusqu’à la dernière goutte de sueur, de sang ou de sève.


Le romancier imagine donc qu’un groupe de sept amis (et leurs amoureuses), plus qu’énervé par ces chiens de garde du capital dont la morgue n’a d’égal qu’un mépris de caste de tous ceux qui « se lèvent tôt », décide d’enlever l’un de ces chroniqueurs. Leur choix se porte sur Pierre Ramut, éditorialiste de « Valeurs françaises » où il prêche à longueur de colonnes le retour à la semaine de 48h, des cadences plus soutenues et le tout pour un salaire de 20 % inférieur au SMIC, « pour concurrencer les Chinois ».

Pour Pierre Ramut, les salariés français sont trop payés, fainéants, peu productifs et ne comprennent rien au progrès... Les membres de la brigade du rire, sans violence, le kidnappent donc, l’installent dans une cave transformée en atelier et lui appliquent ce qu’il préconise. Pour gagner sa pitance et le salaire qu’il souhaite appliquer aux autres, le plumitif va devoir, à cadence soutenue, perforer des plaques de duralumin destinées à l’industrie. Il devra travailler 48h par semaine en trois-huit,, être payé 20 % au-dessous du SMIC (moins les frais de nourriture et d’entretien), etc. On se doute bien qu’il renâcle, argumente, proteste, mais finalement doit céder et se transformer en ouvrier modèle, en stakhanoviste du perçage de la tôle…


La fable n’est cependant pas unilatérale, et les brigadistes du rire ne sont pas inhumains. De leur côté, ils s’interrogent sur leurs idéaux de jeunesse, sur l’injustice du monde qui leur a enlevé un de leurs copains de l’équipe de hand-ball qu’ils avaient formée, sur les rapports de classe, mais aussi sur les rapports entre femmes et hommes.


Mêlant ces deux temps du récit, Gérard Mordillat signe un roman qui oscille entre rire et colère, entre émotion et coup de pied dans la fourmilière, un roman captivant et intelligent, un conte politique qui se termine sur un éclat de rire.


« La brigade du rire ». de Gérard Mordillat. Editions Albin Michel. 522p., 22,50 €.

https://youtu.be/LynSme_TDGU

 

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