Le 10 mars dans toutes les régions de France les retraité-e-s vont se rassembler, manifester. En Europe aussi de nombreuses manifestations contestant les directives antisociales décidées à Bruxelles ont eu lieu dans de nombreuses villes. L’austérité à la sauce européenne ne passe pas. De la rue, la protestation a pris le chemin des urnes.
DERNIERE NOUVELLE
La CGT a convié neuf syndicats à une intersyndicale mardi, afin d'échanger sur "l'analyse de la situation sociale, économique et politique" de la France, indique une lettre d'invitation dont l'AFP a obtenu copie lundi. La FSU, FO, Solidaires, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, l'Unef et l'UNL (lycéens) sont conviées mardi à 18 heures dans les locaux de la CGT, à Montreuil. "Afin d'échanger sur l'analyse de la situation sociale, économique et politique, puis d'évaluer les champs d'éventuelles actions et initiatives communes, nous vous proposons une rencontre intersyndicale", est-il indiqué dans l'invitation, envoyée aux dirigeants des neuf syndicats.
L’austérité vendue aux peuples d’Europe comme un passage obligé pour assainir les finances, pour rétablir un « juste équilibre », pour « sauver » l’euro, bref pour un avenir « radieux » prend l’eau. Pour plusieurs raisons : la croissance n’est pas aux rendez-vous, le chômage augmente, la précarité atteint des niveaux inégalés, seuls le patronat et les banques profitent du marasme pour alimenter les caisses des actionnaires, 15 % de plus en France en 2005.
L’année passée aura été marquée par de fortes mobilisations de salariés et de retraités, relais d’une opinion publique européenne aujourd’hui majoritaire pour refuser une Europe de l’argent-roi, du nivellement par le bas, d’une surdité persistante à une organisation continentale visant la justice sociale, la démocratie et la paix. Poursuivre, comme le fait le gouvernement français, le décorticage des progrès sociaux conquis de hautes luttes et accepter les diktats du patronat et les plans dits « d’économie » mis en place dans la plupart des pays européens, accélèrent le rejet de l’UE.
La protestation de la rue laisse progressivement place à la contestation des urnes, y compris en France au regard des élections régionales du mois de décembre dernier. Au-delà de nos frontières, c’est le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi qui a évoqué récemment et publiquement qu’une « autre voie est possible en Europe ». Les votes portugais et espagnols vont dans ce sens alors qu’en Allemagne et dans plusieurs pays du Nord du continent l’agacement et parfois la colère contre les plans d’austérité se manifestent diversement.
La Commission européenne va-t-elle rester indifférente à ces expressions de mécontentement populaire ? Tout indique qu’avec l’accord des chefs de gouvernements, elle va poursuivre sur cette ligne suicidaire avec quelques adaptations de circonstances.
José Fort
PAROLES DE PRIX NOBEL
« L’austérité qui s’est propagée en Europe n’a fait que paralyser la croissance, les résultats en matière de finances publiques étant toujours aussi décevants. Elle contribue aux inégalités et à la souffrance des sans emplois et des personnes pauvres. »
Professeur Joseph Stiglitz - Prix Nobel d’économie et ancien expert à la Banque mondiale.
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis