Avec son célèbre matou, Philippe Geluk, à la fois philosophe et pince sans rire, rend hommage à une trentaine d’oeuvres emblématiques à travers son exposition l’Art et le Chat, présentée au Musée en herbe à Paris.
Philippe Geluck a travaillé plus de deux ans pour faire aboutir ce projet. Un travail difficile mais son admiration pour les artistes lui a donné des ailes. « La peinture n’a jamais été très drôle, on peut le constater à travers toute son histoire, les représentations humaines sont souvent tragiques, empruntées ou pesantes » dit-il. Poser un regard drôle et attendri en rendant hommage à de grands artistes, pour permettre aux enfants de rire et aux adultes de réfléchir, tels sont ses objectifs.
L’exposition met en parallèle des oeuvres originales de renom avec des peintures et des sculptures de Geluck. Son illustre chat revisite les oeuvres de trente grands artistes et ne se prive pas de commenter leur travail. C’est souvent insolent, toujours drôle, mais jamais méprisant. C’est la marque de fabrique du dessinateur-humoriste.
Les visiteurs ne verront pas la vraie Joconde qui est restée au Louvre avec la Vénus de Milo, trop lourde à transporter. D’autres créations n’ont pas pu être déplacées en raison du prix trop élevé des assurances. Pourtant plusieurs musées, collectionneurs et galeries ont joué le jeu en acceptant de prêter leurs chefs-d’oeuvre. Le musée René Magritte de Bruxelles a offert une petite gouache du peintre surréaliste, jamais exposée publiquement.
Face à la sculpture rose fuchsia « Vénus Balloon » de l’américain Jeff Koons, Geluck expose son gros chat en résine chromée lisant un journal où il est écrit « certaines sculptures pensent… d’autres réfléchissent ». Les vedettes sont présentes : la Vénus de Mulot, le Jocond, la salade César ou des traces de boue d’un Pol lock passé trop vite en voiture. Le second degré séduit, il est drôle, rafraîchissant face à des oeuvres de tous genres et de toutes les époques.
Lorsqu’on voit des Schtroumpfs écrasés par un rouleau compresseur, on comprend le bleu unique de Yves Klein, ou un chat en forme de cube en clin d’oeil à Picasso. La méditation par l’humour est une réussite.
Philippe Geluk s’est offert une liste d’artistes impressionnante : Soulages, Koons, Vasarely, Klein, Picasso, Vermeer, Fontana et d’autres avec un médiateur de renom, le Chat. Tout à la fois illustrateur, dessinateur, peintre, humoriste, poète philosophe et progressiste, c’est un virtuose de la formule, un artiste complet. Lui et son chat sont faits l’un pour l’autre !
À travers cette exposition, le dessinateur espère faire découvrir au public des classiques de la peinture, lui apprendre à lire une image, à analyser la démarche de l’artiste grâce aux émotions ressenties. Face à une oeuvre, ce sont les sensations qui comptent, elle nous impose la langue du coeur.
Yolande Bachelier
Pour son transfert dans ses nouveaux locaux plus spacieux, le Musée en Herbe a un objectif ambitieux : faire voyager son public, de 3 à 103 ans, au coeur de l’histoire de l’art.
L’exposition l’Art et le Chat est présentée jusqu’au 31 août 2016 au Musée en herbe, 23 rue de l’Arbre-sec, 75001 Paris. Renseignements : 01 40 67 97 66, www.musee-en-herbe.com
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