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Jack Delozzo :« Je cultive pour les générations futures. »

À Noilhan (Gers), Jack Delozzo se dit « paysan cultivateur ». Avant de succéder à son père, il a bourlingué à travers le monde et pratiqué plusieurs métiers dont bûcheron au Canada. Depuis son installation en 1989, il a converti l’exploitation en agriculture biologique. Au fil des ans, il ne cesse d’innover sur fond de diversification de la production, aujourd’hui accompagné de son fils. Entretien.

Que produisez-vous sur votre ferme ?
J’ai un troupeau de vaches limousines dont je vends les veaux à sept mois. Je produis une viande rosée, car outre le lait de leur mère, mes veaux mangent aussi de l’herbe, du foin et des graines produites sur la ferme et aplaties au concasseur. La viande est conditionnée sous vide dans un abattoir de proximité et je la vends ensuite en cagettes réfrigérées à des clients fidèles dans un rayon de 50 kilomètres. Mes prix sont raisonnables car je dispose d’une totale autonomie fourragère. Je vends aussi des graines à ma coopérative qui les transforme en aliments pour bétail à destination des éleveurs qui sont, comme moi, en agriculture biologique, sans être totalement autonomes en fourrage. Du coup, je gagne correctement ma vie alors que trop de confrères en agriculture conventionnelle (non bio) souffrent beaucoup de la chute des cours et d’une insuffisante autonomie fourragère.


Quelle est la superficie de votre exploitation ?
On passe en ce moment de 84 à 120 hec¬tares avec l’arrivée de mon fils en tant que jeune agriculteur. Les 36 nouveaux hectares sont désormais en conversion pour être conduits en agriculture biologique. Outre la viande bovine, je cultive du blé, de l’orge, de la féverole, de l’avoine, de la vesce dont une partie seulement est consommée par mon élevage. Mes prairies sont semées de graminées et de légumineuses dont beaucoup de luzerne. Nous allons introduire un troupeau de brebis. Les 20 premières agnelles arriveront dans quelques semaines. Dès l’an prochain, nous pourrons vendre de la viande d’agneau aux clients que nous avons déjà pour la viande bovine. Quand on est en vente directe, la diversification des productions est un atout, à la fois pour fidéliser des clients et pour mieux valoriser les potentialités de son exploitation.


Quels sont aujourd’hui les avantages de l’agroforesterie dont on parle de plus en plus en France sans beaucoup la pratiquer ?
Moi, je la mets en place et j’y crois beaucoup. Dès que je me suis installé, j’ai commencé par planter des haies et j’ai mis en place des bandes enherbées entre les parcelles pour favoriser la biodiversité. Puis j’ai planté des rangées d’arbres dans les champs. Certains de ces arbres donneront du bois d’oeuvre dans cinquante ans. Là, je cultive pour les générations futures. D’autres vont donner des fruits que je pourrai vendre à mes clients. Dans une ferme comme la mienne, on peut ainsi produire des noix, des pommes, des poires, des prunes, des châtaignes et même du raisin de table. Qui plus est, nous envisageons d’élever quelques porcs de race locale en plein air pour vendre la viande directement. Dans ce cas, le surplus de fruits, voire les fruits non commercialisables, en raison de leurs défauts d’aspect, peuvent être consommés par les cochons, en plus des plantes potagères et des céréales produites sur la ferme.


Mais, je vois beaucoup d’autres atouts. Il faut savoir que cette technique consiste à planter seulement une cinquantaine d’arbres à l’hectare, en rangées espacées de 25 à 30 mètres. Entre les arbres, on peut aussi cultiver des fruits rouges comme la framboise ou le cassis. L’agroforesterie est une technique agricole d’avenir. L’arbre enrichit les sols par son système racinaire. Il donne de l’ombre aux animaux dans les prairies et protège les plantes contre les coups de chaleur dans les parcelles cultivées. Il filtre l’eau qui migre vers les nappes phréatiques en la débarrassant de résidus azotés quand il s’agit de fermes en agriculture conventionnelle. Nous allons découvrir progressivement que la présence de l’arbre sera de plus en plus indispensable avec le réchauffement climatique.

Article paru dans Vie nouvelle n°193

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