La police arrête des gens coupables d’avoir aidé des migrants. A Paris la mairie fait installer des rochers sous un pont pour empêcher des migrants de s’y abriter. Pour l’extrême droite ils sont à l'origine de tous nos maux. Des chiffres et des arguments prétendent le prouver. Ils sont faux.
Le plus caricatural et faux des arguments est celui de « l’envahissement » de la France par les migrants. Il y a eu 85 000 demandes d’asile adressées à la France en 2016. Il y en avait eu 80 000 en 2015, année où l’Allemagne en avait reçues 441.800 et la Suède 156 000. Il s’agit de demandes, nous ne connaissons pas le nombre des demandes acceptées mais il faut savoir qu’en 2015 sur les 80 075 demandes 19 506 seulement ont été acceptées et que sur les 8 premiers mois de 2016 un peu plus de 2000 seulement ont été accueillis en France.
C’est aussi faux. Selon le Directeur général de France Terre d’asile, les demandeurs enregistrés comme demandeurs d’asile perçoivent 6,80 € s’ils sont hébergés et 11,50 € s’ils ne le sont pas.
Faux évidemment. Ils disposent d’une carte qui leur permet, s'ils sont à l'extérieur du centre d'hébergement, de retirer seulement ce à quoi ils ont droit, soit 6,80 € ou 11,50 € par jour.
Faux également. L’OCDE avait calculé que le coût de l’immigration pour la France s’élevait à 0,5 % du PIB. Mais plusieurs études montrent le contraire. Notamment celle réalisé en 2012 par des chercheurs de l’université de Lille, qui avaient établi selon les chiffres officiels un coût de 47,9 milliards d’euros mais avaient également calculé que les immigrés reversaient à l’Etat 60,3 milliards d’euros, soit un solde positif de 12,4 milliards.
Ils contribuent à hauteur de 26,4 milliards d’euros aux cotisations sociales qui financent les retraites. Autant dire que sans les cotisations des immigrés majoritairement jeunes et actifs, l’Etat aurait bien du mal à assurer le financement des pensions. Le Comité d’orientation des retraites (COR) est d’ailleurs parvenu à cette conclusion : “L’entrée de 50 000 nouveaux immigrés par an permettrait de réduire de 0,5 point de PIB le déficit des retraites.”
Mais derrière des chiffres il y a des hommes, des femmes et des enfants qui ont fuit leur pays en guerre ou la misère et dans un cas comme dans l’autre les pays occidentaux et la France en particulier ont une part de responsabilité dans leur exil. Et au-delà de cette responsabilité qui nous impose un devoir de réparation il y a tout seulement un devoir d’humanité. Ceux qui exploitent les peurs de nos concitoyens à des fins politiciennes doivent être combattus au nom de la France pays des droits de l’homme et terre d’asile.
Pascal Santoni
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