Le trait, le dessin, la peinture ont étéles premiers moyensd’expression des êtres humains. Les artistes du Paléolithique à partir de simples matériaux - poudre de charbon, craie, peroxyde de fer - ont créé des chefs-d’œuvre sur les murs des cavernes et des grottes où ils se réfugiaient.
L’art rupestre, art premier de l’humanité, que l’on retrouve à toutes les époques et dans toutes les régions du monde, témoigne de l’unité du génie humain.

« Faites toujours que votre tableau soit une ouverture au monde. » Leonard de Vinci

La peinture est un langage qui nous raconte la vie des hommes aux différentes époques de leur histoire. Elle est le reflet des mœurs, des religions, de la vie sociale. Elle traduit leurs évolutions au travers des thèmes traités, des contraintes auxquelles elle doit se plier. Elle évolue en fonction des techniques nouvelles. Des fresquespeintes sur les murs des églises, au bois puis à la toile poséesur les chevalets ; des pigmentset colles aux tubes de peinture, les artistes ont su faire évoluer leur art, libérer la création.Idéalisant ou dérangeant, l’art pictural a su s’adapter à la pensée humaine dans toute sa diversité et sa complexité.
L’art, reflet de la société, en a aussi les stigmates. Ainsi la place des femmes.

Les femmes interdites de « faire le mur » ?

Les lointains artistes, précurseurs du tag, qui peignaient bisons, cerfs et mammouths sur les murs, étaient-ils hommes ou femmes ? Nul ne le sait, mais c’est toujours en hommes qu’ils sont représentés.

Car l’histoire de la peinture s’écrit, elle aussi, au masculin. Les musées regorgent de tableaux de peintres de toutes les époques. Très peu de femmes parmi eux. Il n’existe d’ailleurs pas de féminin au mot peintre. On est peintre ou femme peintre !

Les femmes manqueraient-elles de génie, comme l’affirment quelques misogynes ? Ne serait-ce pas plutôt la conséquence de la place qui leur était assignée au foyer et dans la société, l’interdiction qui leur étaitfaite d’apprendre à dessiner le corps humain… Celles qui, malgré tous les obstacles mis devant leur chevalet, ont pu avoir une formation artistique étaient filles, quelquefois sœurs ou femmes d’artistes. Nombreuses ont été les assistantes précieuses de leurs illustres pères (Véronèse, Le Tintoret, Gentileschi …). Pour autant, la reconnaissance de leur talent n’était pas pour cela assurée. Combien de leursœuvres portent leur signature ?

Les femmes peintres devaient se cantonner à des genres limités : le foyer, les enfants, l’intimité familiale, les fleurs, et plus rarement, le portrait. Comme dans la plupart des arts, ce fut un long combat que celui des femmes pour être reconnues pour leur talent.

Plaisir de créer et épanouissement

La culture permet l’épanouissement de chaque être humain et chacun doit y avoir accès. C’est un levier d’émancipation, notamment pour les plus modestes qui,pourtant,trop souvent, pensent que cela n’est pas pour eux.

Des expositions proposent à nos regards émerveillés, les œuvres des grands maîtres. Elles font la Une des revues d’art.

D’autres, organisées dans les localités par des associations où se retrouvent des milliers de peintres amateurs dont de nombreux retraités, ont droit seulement à des entrefilets dans les journaux locaux. Si le trait est plus ou moins sûr, la touche plus ou moins affirmée, cela n’enlève rien au plaisir de la création et au fait qu’il s’agit d’art.

Toutes ces associations où l’on peint, chante, sculpte, joue d’un instrument de musique sont autant de marques de l’appropriation de la culture par le peuple.En consacrant une exposition aux œuvres d’adhérents CGT, le 9ème congrès de l’UCR-CGT, qui s’est tenu en avril 2010 à La Rochelle, voulait rappelerque la culture est partie intégrante du syndicalisme.

Hélène Salaün

Photo de Une : - Peintures rupestres dans le massif du Brandberg en Namibie.