L’absence de services publics de proximité prend plus d’importance encore en milieu rural. Trois questions à Patrick Bussière, retraité et maire-adjoint en charge du tourisme et des associations à Sainte-Eulalie, dans la montagne de l'Ardèche.
Sainte Eulalie est une commune rurale de 230 habitants perchée à 1 230 mètres d’altitude. Comment y sont organisés les services publics de proximité ?
Nous comptons beaucoup de retraités à Sainte-Eulalie. Mais aussi une population active essentiellement occupée dans l'agriculture et le tourisme, grâce notamment à la proximité du Mont Gerbier-de-Jonc et de la source de la Loire. Comme dans beaucoup d’autres communes de ce beau plateau ardéchois, la présence des services publics se résume à assez peu de choses : une agence postale ouverte le matin et, bien sûr, la mairie qui accueille le public quatre jours par semaine. Pour tout le reste, les habitants doivent se déplacer ou utiliser les services en ligne des différentes administrations.
Votre commune est de fait assez isolée. À quelles difficultés sont confrontés les habitants ?
L’isolement et le manque de transports en zone de montagne sont une réalité. Les habitants l’acceptent plutôt bien, même si cela pose des problèmes dans leur vie quotidienne, surtout l’hiver. Le gros point noir est le médical. Sur le secteur, nous disposons, certes, d’un cabinet d’infirmières, d’un kiné et d’un ostéopathe. Mais d’aucun médecin. Pour accéder à l’hôpital le plus proche, il faut compter une heure sur les routes de montagne pour aller à Aubenas, à Privas ou au Puy-en-Velay, dans le département voisin de Haute-Loire. Le médecin généraliste ainsi que la pharmacie sont au moins à une demi-heure de route, à Coucouron ou à Saint-Cirgues-en-Montagne (entre 15 et 40 km en moyenne). À l'horizon 2020, il n'y aura plus aucun médecin sur la montagne ardéchoise.
Selon vous, que faudrait-il faire pour améliorer la situation ?
Comme je vous le disais, la grosse inquiétude sur les services de proximité est celle de l’absence de médecin à très court terme. Avec les populations concernées, les élus locaux et départementaux agissent autour de projets encore à l’étude pour l’implantation de maisons médicales pluridisciplinaires. Nous n’en sommes qu’au début. Mais nous espérons que tout cela aboutira favorablement.
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