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CSG. Oui à l’impôt juste, non à l’arnaque

Il est juste de payer des impôts pour bénéficier de services publics performants. Mais les couches populaires paient de plus en plus les exemptions fiscales accordées aux plus riches. La hausse de la CSG est un exemple de ce vol commis par l’Etat.

Quel que soit le niveau de ses revenus, chacun de nous paie des impôts. Aliments compris, les prix de tous les biens que nous achetons sont augmentés de la Taxe à la valeur ajoutée(TVA). Nous payons aussi la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) chaque fois que nous mettons du carburant dans la voiture. À proportion de leur revenu, les pauvres paient donc ici plus que les riches.

La mécanique de l'impôt injuste

La moitié des ménages français ont trop peu de ressources annuelles pour être imposables sur le revenu. Beaucoup de retraités sont dans ce cas, surtout les femmes seules. En théorie, la progressivité du prélèvement de l’impôt permet de faire en sorte que plus le revenu est élevé, plus la part de l’impôt prélevé par l’État l’est aussi. Ce qui fait contribuer chacun en fonction de ses moyens afin que la redistribution par les services publics favorise en retour une meilleure attribution à chacun en fonction de ses besoins. En pratique, les choses se passent différemment. De multiples «niches fiscales» permettent des déductions sur le revenu imposable des ménages aisés.

Pour bénéficier de la gratuité de l’éducation nationale, de la distribution du courrier, des transports publics, des services rendus par l’État, les régions, les départements et les communes, il est normal que l’on paie des impôts. Par ailleurs, les cotisations sociales servent à faire fonctionner le système de santé, à payer les retraites, à indemniser les périodes de chômage. On ne contestera donc pas le principe du prélèvement de l’impôt, ni celui de sa progressivité. Mais le pouvoir politique triche en augmentant de 1,7 point la CSG, en contrepartie d’une baisse des cotisations Sécu et chômage des salariés, afin que les patrons ne déboursent pas un centime en salaire.


Une vieille image de moins en moins caricaturale...

L’augmentation de la CSG est un vol d’État

Cette injustice est un vol d’État. Il résulte d’un long processus. Depuis des décennies, les délocalisations de productions industrielles vers les pays à bas coûts de main-d’œuvre ont appauvri la France. La part de la production manufacturière ne compte plus que pour 10% du Produit intérieur brut (PIB) contre 20,3% en Allemagne. Parallèlement, 10% de la population active est au chômage. Mais 20% des ouvriers et ouvrières peu qualifiés sont sans emploi, contre 4% de cadres. On leur a enlevé leur travail et ce qui n’est plus produit en France est importé. Du coup, notre déficit commercial annuel est désormais de 60 milliards d’euros. De ce fait, la dette de l’État ne cesse d’augmenter et atteint désormais plus de 96% du PIB annuel.

Voilà qui nous ramène à l’Europe des 28. Il n’y a pas de tarifs douaniers à l’intérieur du Marché unique. Mais, pour un même travail, le salaire est 8 fois plus bas en Bulgarie qu’au Luxembourg. Il est 3 fois plus bas en Pologne qu’en France. Voilà pourquoi la firme américaine Whirlpool délocalise la production de ses sèche-linge d’Amiens en Pologne, tandis que Castorama y délocalise sa comptabilité et d’autres services depuis les Hauts-de-France.

Ce que Macron a appris chez Rothschild

Dans une France qui ne produit plus assez de biens après avoir délocalisé trop de productions, Macron et son équipe imitent l’Irlande, le Royaume-Uni, l’Espagne et d’autres pays en réduisant l’impôt sur les sociétés. Pour« attitrer les investisseurs », le taux d’impôt sur les bénéfices des sociétés va passer de 33,3% à 25%. Parallèlement, le rendement fiscal de l’impôt de solidarité sur la fortune(ISF) sera divisé par cinq, car il ne portera plus que sur la fortune immobilière (FI).

Prenons un cas concret pour voir comment cette modification de la fiscalité a été conçue. En 2011, chez Rothschild, un dénommé Emmanuel Macrona perçu un salaire de 403600€, plus291 000€ de dividendes, plus 706 300€ de bénéfices industriels pour avoir négocié un accord entre deux multinationales, soit un total de 1 400 900€. Il a donc payé la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu ainsi que l’ISF.

Désormais, un cadre bancaire qui percevra la même somme, avec le même décompte en trois parties, paiera certes une tranche élevée d’impôt sur ses 403 600€ de salaire. Mais, s’il a beaucoup d’actions et peu de gros biens immobiliers, il ne paiera plus l’impôt sur la fortune. Il pourra même réduire son salaire direct et augmenter son paquet d’actions pour réduire son impôt sur le revenu. Dit autrement, le cas personnel de Macron a servi de modèle pour une réforme en faveur des patrons.
Voilà pourquoi on nous augmente la CSG, à nous, les retraités. Et pourquoi nous nous mobiliserons le 15 mars pour dire non à la hausse de la CSG, oui à l’augmentation de nos pensions.

Extrait du dossier de Vie nouvelle sur la fiscalité

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