Parfois l’émotion et le raisonnement se rejoignent, comme ce fut le cas, les 5 et 6 décembre 2018, lors du colloque contre le racisme et l’exclusion organisé par l’UCR-CGT avec la Cgt-retraités 66, l’IHS 66 et l’Anacr.
D’autres colloques sur le même thème, en Espagne, en Italie et à Marseille, ont déjà eu lieu. Le prochain se déroulera à Nice.
À Rivesaltes, succès réconfortant avec environ 120 participants. Parmi les intervenants, François Le Martinel, guide conférencier du musée, Georges Santis, historien de l’IHS-CGT, Françoise Fiter, vice-présidente du conseil général, Josi Boucher, responsable de l’ASTI (association de solidarité aux travailleurs immigrés), Dominique Noguères, vice-présidente de la LDH, Dominique Sistac, universitaire sociologue, pour ne citer qu’eux.
Ils ont joint leurs argumentaires pour aboutir à la même conclusion : sur fond de crises et de guerres, les pouvoirs en place n’ont de cesse de recourir à l’internement des « indésirables » sous le prétexte de protéger une population fragilisée à qui il est expliqué que cette situation est nécessaire, pour le bien de tous.
Situé dans le lieu le plus inhospitalier du département, le camp militaire de Rivesaltes fut reconverti en camp d’internement administratif. Républicains espagnols, Juifs, Tziganes puis les Harkis ont subi la même punition, hommes, femmes et enfants. Beaucoup y sont morts et plus de 2000 Juifs ont été transférés dans les camps d’extermination nazis.
Le débat s’est concentré sur la situation actuelle, ses dangers, à un moment où on enferme encore des familles d’immigrés, dont des enfants, dans des camps de rétention pendant 90 jours en France « et le double en Italie », nous rappelle Leopoldo Tartaglia, de la CGIL-SP.
Pierre Place, du bureau de la CGT-66 et Bartomeu Comte, de la CCOO de Gérone, animateurs du syndicat transfrontalier, se sont livrés à un duo d’expression, mettant en valeur leurs relations de solidarité dans les luttes, par-dessus les frontières françaises et espagnoles, pour faire avancer ensemble la justice et le respect des droits humains. De nombreuses luttes se sont développées, comme l’a rappelé aussi Georges Attial, CGT-Retraités, qui ont abouti à de réelles victoires pour les travailleurs migrants.
« En 1948, le 10 décembre, à Paris, était signée la Déclaration universelle des droits de l’homme. Sa réalisation reste un combat à mener en permanence », confirme Michel Chabasse, secrétaire général de la Cgt-retraités 66.
Yvon Huet
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