Son dernier CD est une merveille, musique, textes et graphisme. C’est à l’image du chanteur qui aime le travail bien fait, ciselé, peaufiné à l’extrême. CD tout en tendresse et en fraternité pour les êtres côtoyés dans les villes et dans les champs. « Dans son petit cabas, il y a son cœur qui bat/ dans son petit caddie/ il y a le paradis »…

J’avais laissé David Sire, dans ces colonnes, au bord d’une route, sillonnant la France en bicyclette attelée d’une carriole, un rétro pour la vie passée, une pompe à vélo et un klaxon « pouet-pouet ». Tout un poème ! Il était allé du territoire des trouvères à la terre des troubadours puis vers un nouveau périple d’est en l’ouest. C’est là que je l’ai rencontré, dans une église de campagne. La veille, il chantait dans une grange. Une histoire presque biblique...

Son dernier CD est une merveille, musique, textes et graphisme. C’est à l’image du chanteur qui aime le travail bien fait, ciselé, peaufiné à l’extrême.

Je est un nous, un titre un peu énigmatique digne du grand bidulosophe qu’est l’artiste, personnage lunaire d’un spectacle tendre et éblouissant. Ce titre nous dit peut-être que la vie n’est que rencontres d’où naissent les poèmes et les chants sur les femmes et les hommes, leur vie, leurs doutes et leurs mystères.

Un CD tout en tendresse et en fraternité pour les êtres côtoyés dans les villes et dans les champs. « Dans son petit cabas, il y a son cœur qui bat/ dans son petit caddie/ il y a le paradis ». Ou ce texte poignant, dédié aux compagnes et compagnons d’Emmaüs : « Dis-moi compagnon/ Dis-le moi sans tabou/ Dis-moi compagnon/ Quand tu es dans la boue/ Dis-moi compagnon/ Quand tu es tout au bout/ Dis-moi comment tu tiens debout/ » Une apostrophe à tous les humains.

Il peut aussi être mordant et se laisse aller à regarder le monde et les humains, leurs petits et grands travers avec la voix gonflée d’ironie et de douce colère. « Les faux culs ça me gonfle/ Les vrais cons ça me gonfle. Les idées courtes qu’ont les dents longues... »

Un CD à siroter en se laissant porter par les mots et les notes d’un chanteur au sommet de son art. La cour du château de Barjac n’en est pas encore revenue !
Vous l’avez compris, il faut aller voir le saltimbanque en spectacle.

Richard Vaillant

David Sire - Je est un nous - L’autre Distribution