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FAISONS LEUR UN FESTIVAL !

La culture nous a tant manqué. Les concerts et festivals de cet été tombent à pic. On parle des plus « grands ». Repérons aussi les plus modestes. Nous y attendent artistes, techniciens et bénévoles, depuis si longtemps muselés.

Le mot festival apparaît en 1829. Il désigne alors des fêtes à la fois solennelles et joyeuses, souvent liées à l’identité populaire des fanfares. Avant la dernière guerre, musique classique, art lyrique et théâtre s’emparent du concept. Dès 1947, à la Libération, le volontarisme développé pour promouvoir la culture populaire génère le Festival d’Avignon. La fin de la guerre a vu débarquer le jazz. Nice et Juan-les-Pins le mettent en plein soleil. D’autres festivals s’ancrent dans la proximité régionale et autour d’un concept comme le festival d’Uzeste, en recherche permanente et féconde d’innovations « trans-artistiques », comme le dit son mentor Bernard Lubat (cf. encadré).

Retombées économiques

On compte, aujourd’hui, dans notre pays, près de 5 000 festivals de spectacle vivant et de musique qui contribuent grandement à faire apparaître des talents nouveaux. Ils s’inspirent et entretiennent la dimension conviviale de la fête au village. Ils participent ainsi à des retombées non négligeables : 1€ investi dans l’organisation d’un festival génère en moyenne 5€ de retombées économiques de proximité. Les budgets nationaux ou locaux de la culture pourraient donc renvoyer l’ascenseur aux organisateurs, en leur accordant en retour et moins chichement qu’elles ne le font, les subventions dont ils ont besoin. Or ces subventions se concentrent sur un nombre de plus en plus réduit de festivals : les plus gros. Asphyxiant, par là même, les plus petits, pourtant si utiles à une culture vécue dans la proximité.

Festivals masqués ?

Dans ce domaine aussi, les vautours flairent les juteux profits. Le festival des Vieilles Charrues a été inventé en 1993 par des acteurs locaux. D’abord une réunion de copains, puis une belle kermesse culturelle rassemblant 2 000 personnes venues découvrir des talents, une culture, une région. Le bénévolat local est largement sollicité. Le business n’a pas tardé à fondre sur cette proie facile. Il en décide maintenant la programmation à l’aune du Top 50 du moment. Le public est multiplié par 100. Il s’entasse, on le tasse. Et il paye. Cher !

Évidemment, qu’ils soient grands ou petits les festivals n’ont pas échappé aux difficultés de tous ordres générées par la crise sanitaire. Annulés pour la plupart l’été dernier, beaucoup plus se tiendront cette année, en s’inscrivant dans les jauges qu’autoriseront les évolutions de la situation sanitaire… Cela ne manquera pas de peser sur leur budget. Les plus petits seront à la peine. Les gros s’en tireront. On se souvient à ce propos de l’accord donné, depuis l’Élysée, au spectacle du Puy du fou pour, en plein confinement imposé à tous, permettre à cette entreprise, désormais multinationale, d’accueillir un nombre irresponsable de spectateurs !

Alors, cette année, où que vous conduisent les chemins de vos vacances, allez à la rencontre des festivals que vous croiserez. Ils en ont besoin. Tout autant que nous, pour que ces frustrantes « distanciations sociales » dont nous sortons à peine, laissent le moins de traces possibles et permettent le retour urgent à cet indispensable « vivre ensemble ».

Pierre Corneloup


Pour en connaître les lieux, dates et contenus, se reporter aux offices du tourisme locaux pour les plus modestes, et consulter le guide des festivals.com, pour les autres.


Uzeste : du 14 au 22 août

Les artistes qui l’ont, ou qui s’y sont révélés veulent être là. Ils y seront. Un hommage sera rendu à Marcel Trillat. Dix femmes syndicalistes africaines viendront y parler du travail domestique. On y débattra aussi, à partir de la conférence gesticulée La rhétorique de la haine, avec l’historien Gérard Noiriel, auteur du livre Le venin dans la plume, analysant opportunément le rôle des Zemmour et consorts. Ce sera les 75 ans de la CCAS, le sociologue Serge Pey évoquera son travail sur la Commune…

Uzeste, c’est 30 ans avec la Cgt que Jean-Michel Leterrier retrace dans son livre Le swing des œuvriers* pour reprendre le qualificatif que leur décerne Bernard Lubat. Et de ces « œuvriers » bénévoles-là, le festival en a chaque année besoin. Alors, si vous êtes dans la région, n’hésitez surtout pas. Vous y êtes les bienvenus. Un inoubliable souvenir de vacances !
S’adresser au comité régional de la CGT Nouvelle-Aquitaine : 05 57 22 74 80 - secretariat@cgt-aquitaine.fr.


 

Le swing des oeuvriers


*Editions NVO et In8

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