Merveilleusement structuré, le roman déroule la saga d’un jeune esclave noir, Henry, libéré par John Brown « le Vieux », légendaire abolitionniste, qui le prend pour une fille
James McBride, compositeur et musicien de Jazz, est né en 1957 à New-York. Son livre a remporté en 2013 le National Book Award, prix le plus prestigieux des États-Unis. Il inspire déjà la production prochaine d’un film. Pourquoi un tel engouement ? Merveilleusement structuré, le roman déroule la saga d’un jeune esclave noir, Henry, libéré par John Brown* « le Vieux », légendaire abolitionniste, qui le prend pour une fille.
L’enfant grandit dans cette jeune Amérique empreinte de religion qui avance à pas de géant sans jamais se débarrasser d’une violence raciale qui engloutit tous les chemins de traverse dans le rythme du blues.
Ce livre aide à comprendre le destin de ce nouveau monde, qui s’est déclaré libre sur un champ souillé par le génocide et l’esclavage. Il ne manque que la musique pour accompagner un univers où romantisme et barbarie s’entrechoquent pour nous livrer un petit chef-d’oeuvre d’écriture vivante.
"L’oiseau du bon dieu", de James McBride, 2015, éditions Gallmeister, 24,80 €.
* John Brown fut pendu sous la présidence de Georges Washington en 1859. Victor Hugo lui fit une épitaphe dans laquelle il prédit ce qui devait advenir deux ans plus tard : la Guerre civile américaine.
« Au point de vue politique, le meurtre de Brown serait une faute irréparable. Il ferait à l’Union une fissure latente qui finirait par la disloquer. Il serait possible que le supplice de Brown consolidât l’esclavage en Virginie, mais il est certain qu’il ébranlerait toute la démocratie américaine. Vous sauvez votre honte, mais vous tuez votre gloire. »
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis