Avec Moi présidente, Gérard Mordillat nous transporte dans un futur proche, drôle et risible, mais ô combien cauchemardesque.
La scène se passe à l’Elysée. Façon ORTF, la télévision du nouveau pouvoir fraîchement installé au palaisfilme la nouvelle présidente dans l’exercice de ses fonctions. Dans les salons, on fait connaissance avec les ministres du Racisme efficace, de la Police et Répression, de la Propagande officielle, de la Précarité raisonnable, de Savoir et du Folklore, mais aussi de celui de ma Guerre. On y côtoie l’éminence des Cultes, utile pour le redressement moral du petit peuple forcément inculte…, le patron des patrons et, bien sûr, le socialiste de service(au seul service de la présidente). Une capture de guerre qui caractérise « tous les reniements, les lâchetés, les traitrises qui ont eu la peau de cette assemblée d’instituteurs barbus, de francs-maçons et d’écolos du dimanche… ». Au Palais, quand la présidente rit, tout le monde rit. Même quand elle supprime l’Éducation nationale, les chômeurs, les aides sociales, le livre aussi… Du passé faisons table rase ! Bien sûr, la ressemblance avec une dame blonde qui, faussement drapée de démocratie, hausse le ton et le menton au pied des marches du Palais est fortuite. Gérard Mordillat nous livre là une farce hilarante et sidérante qui devrait être adaptée prochainement au théâtre. Pour que la prophétie ne se réalise pas !
Moi présidente, Gérard Mordillat, 2016, éditions Autrement, 10€.
Michel Scheidt
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis