Les mêmes causes ont les mêmes effets. Aux États-Unis avec le président élu Donald Trump, les récents votes des Britanniques, des Italiens, la montée de l’extrême droite en Hongrie, en Pologne, en Lituanie et la menace du Front national en France ont des raisons communes : la crise, les politiques d’austérité, l’arrogance des puissants. Et le danger imminent avec la course aux armements.
Dans ce monde inquiétant, il y a eu au moins une bonne nouvelle : le pire a été évité en Autriche.Le candidat d’un parti animé par des personnages se réclamant pour certains du nazisme a été largement battu par le candidat écologiste. Mais rassuré ne veut pas dire tranquillisé quand on apprend que cette formation recueille 47% des voix, 80% des ouvriers autrichiens ayant choisi l’aventure électorale.
Pendant ce temps en Italie, M. Renzi a fait ses valises, son référendum constitutionnel ayant été rejeté par 60% des Italiens dont une majorité de jeunes, les forces obscures de l’ancien comique Pepe el Grillo et de la Ligue du Nord prenant encore et encore de l’ampleur. Dans les deux cas, en Autriche et en Italie, l’explication essentielle est la même : les peuples n’acceptent pas la politique d’austérité pour les plus faibles, la démagogie et l’arrogance des politiques, une Europe discréditée et, malheureusement, s’engluent en partie dans des perspectives sans avenir et surtout très dangereuses pour les libertés et le développement social. Il y a plus.
Guerres, massacres, réfugiés par millions, famines, épidémies, affrontements interethniques, ventes d’armes inégalées et autres calamités se multiplient. L’ONU est figée, tétanisée, les institutions internationales comme le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce, discréditées.
Le monde offre un triste spectacle : la recherche du profit à n’importe quel prix quitte à dévaster la planète, l’exploitation des richesses des pays les plus pauvres, le maintien de peuples sous domination, une génération de dirigeants incapables de dépasser leurs calculs mesquins et boutiquiers et de penser l’avenir, des menaces de plus en plus graves contre la paix avec en bout de course une possible folie nucléaire. Le temps est à l’orage. Il peut devenir cataclysme incontrôlable.
Massacres en Syrie, en Irak, au Congo, en Birmanie ; peuples martyrisés, les Palestiniens particulièrement; intégristes de tous poils semant la terreur ; populations déplacées ; encouragements au surarmement. Désormais, la menace plane aussi sur l’Europe, l’Ukraine étant devenue la pièce avancée de l’Otan dans son projet d’étouffer la Russie. Une vieille ambition nazie et napoléonienne dont l’issue - la déroute - devrait faire réfléchir les stratèges qui ont toujours fait la guerre avec la peau des autres. La menace, cette fois, peut devenir nucléaire.
J’exagère ? Le monde apparaît hors de contrôle. Affirmer que le pire est à craindre ne relève pas d’un alarmisme déplacé mais d’une éventualité à ne pas - à ne plus - écarter désormais. Il est urgent que les peuples s’investissent pour bloquer la course vers l’abîme.
La prétendue « communauté » internationale n’existant pas, le temps est venu de réorganiser le monde et les structures de concertation internationale en procédant, en premier lieu, au démantèlement des alliances militaires telle l’Otan, en remettant sur le chantier de nouveaux traités de désarmement et surtout en refondant l’ONU.
Il souffle un vent mauvais sur le monde.Il est temps de se poser, au delà des différences, des divergences, la question de construire un rempart pour la paix. Et pour la justice. Tant il est vrai qu’il ne peut y avoir de paix sans justice.
José Fort
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis