Au nom de la solidarité intergénérationnelle, 60% des retraités vont voir leur pension amputée de 1,7 point. C’est en fait un cadeau de plus aux patrons et actionnaires.
Emmanuel Macron a, le 18 avril, publié une lettre ouverte à l’attention des retraités. Il y écrit notamment : « je veillerai à ce que les 40%de retraités les plus modestes soient exonérés de l’augmentation de 1,7 point de la Cotisation sociale généralisée… ». En creux, cette phrase indique que la CSG augmentera de 1,7 point pour 60% des retraités dans les prochains mois.
Ainsi, près de 10 millions de retraités verront leur pension diminuer, tandis que les 6 millions dont la pension nette mensuelle n’atteint pas 1 250€ pourraient être épargnés.
Dans sa lettre aux retraités, Emmanuel Macron ne précise pas pour quelle raison il a décidé de taxer 60% des retraités via une augmentation de la CSG, alors que les pensions sont bloquées depuis quatre ans. Mais il indique ceci : « c’est une mesure qui renforcera en actes la solidarité intergénérationnelle car, grâce à vous, nous redonnerons du pouvoir d’achat à vos enfants et à vos petits-enfants après une décennie au cours de laquelle il n’a que très peu augmenté».
Voilà qui appelle une clarification. Concrètement, l’argent prélevé à travers l’augmentation de la CSG sur les salaires et sur les pensions de 60% des retraités permettra de supprimer sur le bulletin de paie des salariés la cotisation maladie égale à 0,75% du salaire brut et la cotisation chômage égale à 2,4%, soit une baisse totale de 3,15%. Par ce biais et compte tenu de la hausse de la CSG, les petits salaires nets pourraient augmenter de 1,48% sans que cela ne coûte un seul centime au patronat.
Dit autrement, de riches patrons de grandes entreprises qui gavent leurs actionnaires de dividendes verseront 20 à 25€ de plus par mois aux salariés du bas de l’échelle, sans augmenter d’un seul centime la masse salariale.10 millions de retraités paieront à leur place !
Le nouveau président de la République veut aussi une majorité de députés pour voter ses lois. Les postulants à la députation décidés à soutenir Macron devront inscrire leur candidature sous le sigle «En Marche» pour les scrutins des 11 et 18 juin prochains.
Vie nouvelle n’a pas vocation à dire à ses lecteurs pour qui voter. Mais avant de glisser son bulletin dans l’urne, mieux vaut savoir que voter pour des candidats estampillés « En Marche », c’est voter pour la baisse des retraites après quatre ans de blocage.
Gérard Le Puill
VOIR ci-après la réponse des 9 organisations de retraités à la Lettre d'Emmanuel Macron
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