Cinq ans après De loin on aurait cru des oies, Romain Didier nous offre - quel bonheur – trente-six petits opus (comme autant de touches noires du piano ?) d’une sorte de comédie humaine musicale
(ou le contraire, aurait dit Leprest).
Ecrits, images, anecdotes, murmures et échos de souvenirs et de rencontres musicales qui s’entremêlent piano, pianissimo. Mouloudji Un jour tu verras, Jonasz La famille, Bécaud Et maintenant, comme des respirations, des ricochets aux textes de l’artiste et des « évocations » musicales, intermèdes lumineux avec des notes de Barbara, Brassens, Gilles Vignault, Aznavour, Trenet, Michel Legrand, Aragon/Ferré et une belle variation sur Ne pleure pas Jeannette et Sur le pont du Nord. Un retour à l’enfance.
C’est un album bilan, un album autobiographique, sans pause. Une chanson d’une heure cinquante. Un voyage, précise Romain Didier. Un voyage dans l’histoire de ses amitiés, ses amours, sa musique.
Double virtuosité de la musique et des mots. C’est sans doute dans le triangle magique - auteur, piano, spectateur - que Romain Didier atteint le sommet de son art. C’est une conversation, tout en douceur et en douleur. Tout nous parle : les textes parfois anciens, d’autres récents et le piano est, lui aussi, de la conversation dans ses digressions amicales. On respire à peine, on est en apnée poétique. L’artiste se met discrètement en scène derrière ce piano tout noir. C’est nostalgique, grinçant, tendre, ironique. Merveilleux. Cela nous chavire. Un grand, un très grand Romain Didier.
Richard Vaillant
Dans ce piano tout noir, Romain Didier, Tacet Editeurs - www.tacet.fr
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