Chantal rêvait d’être institutrice, mais dans une famille de sept enfants ce n’était guère envisageable. Elle entre à l'usine à 14 ans dans le textile et participe à sa première grève à 15 ans…
Elle devra attendre sa majorité, qui était à l’époque fixée à 21 ans, pour prendre les responsabilités que ses camarades de la CGT lui ont rapidement confiées.
Son meilleur souvenir ? Mai 68. Tout particulièrement le jour où avec ses collègues elles ont pris possession de l’entreprise. « Un grand sentiment de liberté » dit-elle et elle a pleuré le jour où il a fallu rendre les clés après le constat de Grenelle et nombre de revendications satisfaites. Notamment l’obtention d’un petit fixe car elles étaient payées jusque là « à la pièce » ! Ce qui lui a permis de démontrer que la lutte avait payé à ses collègues qui n’y avaient pas participé et avaient même manifesté « pour le droit au travail »…
Ensuite vinrent les premières délocalisations, les licenciements à répétition, elle en a compté 25 ! Des usines entières déménageaient leurs productions à l’étranger, une perte d’effectifs et d’emplois considérable qui a eu aussi pour effet de réduire l’implantation et l’influence de la CGT.
Chantal milite aujourd’hui au sein de l’union fédérale des retraité-e-s du textile et est membre de la commission exécutive de l’UCR. Chantal, une générosité et un dynamisme intacts.
Pascal Santoni
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis